Pour pouvoir vous répondre, nous sommes en train de visiter les différents centres de l’Italie toute entière. A partir de celui de Rome, Ponte Galeria. Nous avons découvert que, plus d'environ un tiers des anciens prisonniers transférés directement des prisons, les victimes de la répression de l'immigration clandestine, sont en principe des «Italiens». Des Italiens, mais entre guillemets, car ils ne sont pas naturalisés, mais en Italie ils y sont depuis quinze, vingt ou trente ans. Il s’agit de personnes qui ont eu leur permis de séjour suite aux opérations de régularisation massive de 93 et 95, et à qui le même permis a été retrait par échéance de délai, n’ayant pas d’employeur au moment du renouvellement.
En vingt ans en Italie, cependant, on construit une vie entière. Et alors dehors il y a ceux qui ont une femme et des petits enfants. Il y a des familles qui sont susceptibles d'être séparées. Au nom de la sécurité des « Italiens entre guillemets ». Des drames qui ont conduit certains à des tentatives de suicide en buvant de l'eau de Javel ou à se couper les poignets. Ou à se farcir de médicaments pour ne pas devenir fou. Forteresse Europe a recueilli leurs histoires. Chaque jour, nous vous en raconterons une.
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traduit par Veronic Algeri