À la fin, elle sera la victime. Un beau bébé de huit mois. Elle s’appelle Mlek qui en arabe veut dire Ange. Elle est née à Turin, en Italie, où elle habitait jusqu'au 30 septembre avec sa maman et son papa. Mais à un moment donné son père est parti. On l’a emporté. Cela s’est produit à un contrôle de police à la sortie de l’autoroute de Turin. Son papa n’avait pas son permis de séjour et alors il a été amené au centre d’identification et d’expulsion (Cie) de Turin, d’où il sera bientôt rapatrié. Il s’appelle Raffa, il vient de Khouribga, la capitale de l’émigration marocaine en Italie. Il a 35 ans et vit en Italie depuis l’adolescence. Il est arrivé à Turin en 1997, il y a douze ans. En 2007 il a épousé J.I., une fille de Casablanca (qui souhaite conserver l’anonymat). Et puis Ange est arrivée, Mlek. Une enfant innocente qui risque d'être séparée de son père.
Raffa a obtenu son premier permis de séjour en 2002 avec la régularisation massive prévue par la loi Bossi-Fini. Deux ans plus tard, toutefois, on lui a retiré son permis de séjour à cause d’une condamnation qu'il a payé avec deux ans de prison. Avec la naissance de son enfant Raffa voulait obtenir ses papiers. Sa femme avait trouvé un employeur à l’époque de la régularisation. Elle avait présenté sa demande le 7 septembre. Elle me montre son dossier tout en sirotant un thé à la menthe chez sa sœur et son beau-frère, où elle vit depuis que Raffa a été enfermé. Son mari aurait pu demander un permis de séjour pour le regroupement familial et obtenir un contrat dans l’entreprise où il travaillait au noir comme peintre en bâtiment. Mais la suite a été plus compliquée que prévu et maintenant tout est beaucoup plus difficile.
Son avocat de la défense me l’explique. Il a fait appel contre l'expulsion demandant le regroupement familial avec sa femme. Mais c’est une question de chance. Pour demander le regroupement familial avec son mari, Madame J.I. doit avoir un permis de séjour. Et son mari doit avoir un document de séjour valide depuis un an. Maintenant, Madame J.I. n’a pas de permis de séjour. Mais elle a fait une demande de régularisation et elle a le reçu dans la main. Un reçu qui la rend non-expulsable, donc en quelque sorte résidante légalement. Raffa, d’autre part, l'année dernière n'a pas eu de permis de séjour, mais avait droit à en avoir un, en tant que père d'un nouveau-né. Et en effet, à cette époque il avait demandé à la préfecture de police de Turin un permis de six mois pour des soins médicaux, qui dans ces cas représente l'autorisation que l’on donne aux pères dans les six premiers mois de la naissance de l'enfant. La police a accepté sa demande, mais n'a jamais imprimé le permis, qui a expiré depuis. Maintenant, tout dépend de la capacité de l'avocat et de la sensibilité du juge. En attendant, toutefois, le juge a suspendu l'arrêté d'expulsion en attendant le jugement. Et chaque jour qui passe, Raffa est de plus en plus passible d'être expulsé et séparé de sa famille et de tout ce qu'il a construit en 13 ans de vie à Turin.
PS : Raffa a été rapatrié le 23 octobre 2009. Sa femme I.J. et sa fille Mlek sont restées seules.
traduit par Veronic Algeri
Raffa a obtenu son premier permis de séjour en 2002 avec la régularisation massive prévue par la loi Bossi-Fini. Deux ans plus tard, toutefois, on lui a retiré son permis de séjour à cause d’une condamnation qu'il a payé avec deux ans de prison. Avec la naissance de son enfant Raffa voulait obtenir ses papiers. Sa femme avait trouvé un employeur à l’époque de la régularisation. Elle avait présenté sa demande le 7 septembre. Elle me montre son dossier tout en sirotant un thé à la menthe chez sa sœur et son beau-frère, où elle vit depuis que Raffa a été enfermé. Son mari aurait pu demander un permis de séjour pour le regroupement familial et obtenir un contrat dans l’entreprise où il travaillait au noir comme peintre en bâtiment. Mais la suite a été plus compliquée que prévu et maintenant tout est beaucoup plus difficile.
Son avocat de la défense me l’explique. Il a fait appel contre l'expulsion demandant le regroupement familial avec sa femme. Mais c’est une question de chance. Pour demander le regroupement familial avec son mari, Madame J.I. doit avoir un permis de séjour. Et son mari doit avoir un document de séjour valide depuis un an. Maintenant, Madame J.I. n’a pas de permis de séjour. Mais elle a fait une demande de régularisation et elle a le reçu dans la main. Un reçu qui la rend non-expulsable, donc en quelque sorte résidante légalement. Raffa, d’autre part, l'année dernière n'a pas eu de permis de séjour, mais avait droit à en avoir un, en tant que père d'un nouveau-né. Et en effet, à cette époque il avait demandé à la préfecture de police de Turin un permis de six mois pour des soins médicaux, qui dans ces cas représente l'autorisation que l’on donne aux pères dans les six premiers mois de la naissance de l'enfant. La police a accepté sa demande, mais n'a jamais imprimé le permis, qui a expiré depuis. Maintenant, tout dépend de la capacité de l'avocat et de la sensibilité du juge. En attendant, toutefois, le juge a suspendu l'arrêté d'expulsion en attendant le jugement. Et chaque jour qui passe, Raffa est de plus en plus passible d'être expulsé et séparé de sa famille et de tout ce qu'il a construit en 13 ans de vie à Turin.
PS : Raffa a été rapatrié le 23 octobre 2009. Sa femme I.J. et sa fille Mlek sont restées seules.
traduit par Veronic Algeri