CAIRO, 15 febbraio 2011 – Finalmente la verità sul naufragio di Zarzis. Parlano ai microfoni dell’autorevole Agence France Press otto dei passeggeri tunisini sopravvissuti all’incidente dello scorso 11 febbraio scorso sulla rotta per Lampedusa. E accusano senza mezzi termini la marina tunisina di avere deliberatamente speronato la loro imbarcazione. Oltre ai 5 cadaveri ripescati, la cui morte era sin da subito stata ammessa dalle autorità, ci sarebbero anche almeno 30 dispersi. Le famiglie delle vittime ora chiedono giustizia. Ma resta da capire chi ha dato l'ordine di speronare e in che punto del Canale si trovava il peschereccio. Visto che i testimoni hanno detto che stavano navigando da ormai 12 ore, c'è da immaginarsi che fossero vicini a Lampedusa, e infatti sul posto si sarebbe recato anche un elicottero italiano. Che ci faceva? Perchè nessuno ha fatto rapporto della strage? I dettagli, raccontati da 7 dei superstiti, nell'articolo di AFP.
“La barca era nuova, siamo partiti da una zona turistica, El Ogla, vicino a Zarzis, 500 km a sud di Tunisi, eravamo in 120 passeggeri. Ci siamo salvati in 85, i morti sono 5, e gli altri 30 sono ancora dispersi”, ha raccontato Ziad Ben Abdaalah, 23 anni, scampato alla tragedia. E la sua versione dei fatti è confermata da altri 7 testimoni che erano sulla stessa barca. “Erano le 15,00. Faceva bello. Ci stavamo avvicinando all’Italia, ormai eravamo in mare da 12 ore, saremo stati a un’ora dall’Italia, quando una nave della Guardia costiera ci ha dato l’ordine di spegnere i motori. E abbiamo obbedito”, continua Ziad. Si tratta secondo i testimoni, della motovedetta “Liberté 302”.
“La motovedetta della guardia costiera, che sarà stata un 40 metri di lunghezza, prima si è affiancata alla nostra barca e poi si è allontanata di un 700 metri circa. Pensavamo che avrebbe ripreso la sua rotta, e invece d’un tratto ci è venuta addosso. Non abbiamo sentito le guardie dirci di abbassare la testa, e poi ci sono venuti addosso e hanno spezzato in due la nostra barca.” In quel momento, racconta Ziad, arriva sulla scena un elicottero italiano e un altra unità della Guardia costiera tunisina. E iniziano i soccorsi, mentre l’imbarcazione spezzata in due affonda e la gente si ritrova in mare.
“Quando sono salito sulla motovedetta, uno dei guardacoste mi ha detto di tornare in acqua a salvare i miei amici. Ci hanno lasciato fradici sulla barca, dandoci giusto un tozzo di pane.” E neanche a tutti, rincara la dose Fares Ben Yahyaten, un 21enne disoccupato, anche lui su quella barca, partito alla ricerca di un lavoro.Una volta a terra, è intervenuto l’esercito, che ha portato tutti alla base militare di Sfax, “dove ci hanno dato da mangiare e delle coperte ma ci hanno anche preso le impronte digitali, le foto e ci hanno fatto delle domande sulla Guardia costiera”, spiega Aziz Bousetta, 26 anni, un altro superstite.
Dal canto suo, la Guardia costiera ha smentito all’AFP l’accaduto, stimando che la barca sia affondata perchè vecchia, senza aggiungere altro. Ma i parenti delle vittime chiedono giustizia. “Vogliamo sapere perchè la motovedetta tunisina ha rotto in due questa barca. Vogliamo che i responsabili siano processati perchè ci sono stati dei morti”, dichiara Nabil Ragdal, che nell’incidente ha perso il fratello. “Andremo fino alla fine, devono essere condannati per omicidio” aggiunge, mostrando l’autorizzazione alla sepoltura del fratello Lasaad, il cui corpo è stato ripescato al largo di Sfax.
Lasaad non era un terrorista nè un criminale. Il fratello racconta che era diretto in Francia per ricongiungersi con la moglie che non aveva più rivisto dal 2004. “Se si è imbarcato è soltanto perchè l’ambasciata gli ha rifiutato più volte il visto”. Sull’autorizzazione alla sepoltura, firmata dal responsabile del posto di frontiera della guardias nazionale di Sfax, c’è scritto che Lasaad è “morto annegato” e annuncia l’apertura di un’inchiesta per “omicidio premeditato”. Sono già 11 le famiglie pronte a denunciare l’equipaggio della motovedetta "Liberté 302". Ashraf Beyahia, che ha appena seppellito il fratello, da parte sua aggiunge che sulla barca c’era anche “un adolescente di 14 anni” affermando con gli altri superstiti che nessun criminale si trovava sulla barca.
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di seguito l'articolo originale pubblicato oggi da Agence France Press
Des survivants accusent des gardes côtes pour le naufrage de leur bateau
De Kaouther LARBI et Sonia BAKARIC (AFP)
DJERBA, 15 febbraio 2011 — Huit survivants tunisiens qui avaient tenté de rallier clandestinement l'Italie le 11 février ont accusé lundi des gardes côtes tunisiens d'avoir "délibérément foncé" sur leur embarcation, faisant 5 morts et 30 personnes portées disparues dans les eaux internationales.
"Le bateau, tout neuf était parti d'une zone touristique El-Ogla, proche de Zarzis (500 km au sud de Tunis), et transportait 120 passagers. 85 personnes ont été sauvées, 5 sont mortes, et 30 sont toujours portées disparues", a déclaré à l'AFP un de ces survivants, Ziad Ben Abdaalah, 23 ans.
Ces déclarations ont été confirmées par 7 autres survivants qui se trouvaient à bord de ce navire après avoir versé 2.000 dinars (environ 1.000 euros) à des passeurs.
"Il était 15H00. Il faisait beau. Nous approchions de la côte italienne après 12 heures à bord, et nous n'étions plus environ qu'à une heure de l'Italie quand un bateau de la garde nationale nous a donné l'ordre d'arrêter les moteurs. Nous avons obéi", affirme Ziad dont les propos sont appuyés par les autres survivants et par les proches des victimes, visiblement traumatisés.
"Puis, se souvient-il, le bateau de la garde côtière, qui faisait 40 mètres de long, s'est mis en position parallèle avec le nôtre avant de reculer de 700 mètres environ. Nous pensions que le bateau rebroussait chemin, mais soudain il a foncé sur nous". "Nous avons entendu des gardes nous dire de +baisser les têtes+, et ensuite ils ont foncé sur nous et ont brisé en deux notre bateau".
Il ajoute que ses compagnons d'infortune étaient "totalement choqués par ce qui venait de se passer", se déclarant convaincu que ces gardes côtes étaient là pour les ramener en Tunisie.
Et puis soudain, juste après le choc, ces survivants affirment avoir vu un hélicoptère italien juste au dessus de leurs têtes avant l'arrivée d'un autre bateau des gardes côtes tunisiens dans cette zone.
"A ce moment, les gardes côtes ont fait semblant de vouloir nous aider. Quand j'ai réussi à monter sur leur bateau, un des gardes côtes m'a dit de retourner dans l'eau pour sauver mes amis", ajoute Ziad.
Le rescapé a dénoncé le traitement infligé aux survivants, "en les laissant trempés sur le bateau, et en ne leur donnant qu'un bout de pain"... "et même pas pour tout le monde", a renchéri un autre survivant Fares Ben Yahyaten, 21 ans, un chômeur à la recherche d'un emploi.
Ensuite, l'armée est intervenue et a ramené ce groupe d'hommes à la base militaire de Sfax (sud), "où ils nous ont offert de la nourriture et des couvertures mais où ils ont également pris nos empreintes (digitales), des photos et nous ont posé des questions sur des gardes côtes", déclare de son côté Aziz Bousetta, 26 ans, un autre survivant.
Au port de Zarziz, des gardes côtes ont affirmé à l'AFP que ce naufrage avait été provoqué par la vétusté du bateau, se refusant à donner d'autres commentaires.
"Nous voulons savoir pourquoi ce bateau tunisien a cassé en deux ce bateau. Nous voulons que les coupables soient jugés car des gens sont morts et nous voulons comprendre pourquoi ils ont fait ce qu'ils ont fait", déclare pour sa part Nabil Ragdal, frère d'une victime.
"Nous allons aller jusqu'au bout. Les responsables doivent être jugés, pour meurtres", ajoute-t-il en montrant une autorisation d'enterrement concernant son frère Lasaad, dont le corps a été retrouvé au large de Sfax.
Lasaad, selon son frère, voulait se rendre en France pour retrouver sa femme qu'il n'a pas vue depuis 2004. "Il n'était à bord de ce bateau qu'à cause du refus répété de l'ambassade de lui délivrer un visa, il ne voulait pas rester en Italie, il voulait aller en France", regrette Nabil.
Cette autorisation cite le président du poste frontalier de la garde nationale de Sfax, qui écrit que Lassad "est mort noyé" et annonce l'ouverture d'une enquête pour "meurtre prémédité".
Onze familles des victimes et des personnes portées disparues entendent déposer mardi une plainte contre les gardes côtes du bateau "Liberté 302".
Ashraf Beyahia, qui vient d'enterrer son frère, a déclaré pour sa part qu"il y avait un adolescent de 14 ans à bord du bateau", affirmant avec les autres survivants "qu'aucun criminel ne se trouvait à bord de leur bateau".
De Kaouther LARBI et Sonia BAKARIC (AFP)
DJERBA, 15 febbraio 2011 — Huit survivants tunisiens qui avaient tenté de rallier clandestinement l'Italie le 11 février ont accusé lundi des gardes côtes tunisiens d'avoir "délibérément foncé" sur leur embarcation, faisant 5 morts et 30 personnes portées disparues dans les eaux internationales.
"Le bateau, tout neuf était parti d'une zone touristique El-Ogla, proche de Zarzis (500 km au sud de Tunis), et transportait 120 passagers. 85 personnes ont été sauvées, 5 sont mortes, et 30 sont toujours portées disparues", a déclaré à l'AFP un de ces survivants, Ziad Ben Abdaalah, 23 ans.
Ces déclarations ont été confirmées par 7 autres survivants qui se trouvaient à bord de ce navire après avoir versé 2.000 dinars (environ 1.000 euros) à des passeurs.
"Il était 15H00. Il faisait beau. Nous approchions de la côte italienne après 12 heures à bord, et nous n'étions plus environ qu'à une heure de l'Italie quand un bateau de la garde nationale nous a donné l'ordre d'arrêter les moteurs. Nous avons obéi", affirme Ziad dont les propos sont appuyés par les autres survivants et par les proches des victimes, visiblement traumatisés.
"Puis, se souvient-il, le bateau de la garde côtière, qui faisait 40 mètres de long, s'est mis en position parallèle avec le nôtre avant de reculer de 700 mètres environ. Nous pensions que le bateau rebroussait chemin, mais soudain il a foncé sur nous". "Nous avons entendu des gardes nous dire de +baisser les têtes+, et ensuite ils ont foncé sur nous et ont brisé en deux notre bateau".
Il ajoute que ses compagnons d'infortune étaient "totalement choqués par ce qui venait de se passer", se déclarant convaincu que ces gardes côtes étaient là pour les ramener en Tunisie.
Et puis soudain, juste après le choc, ces survivants affirment avoir vu un hélicoptère italien juste au dessus de leurs têtes avant l'arrivée d'un autre bateau des gardes côtes tunisiens dans cette zone.
"A ce moment, les gardes côtes ont fait semblant de vouloir nous aider. Quand j'ai réussi à monter sur leur bateau, un des gardes côtes m'a dit de retourner dans l'eau pour sauver mes amis", ajoute Ziad.
Le rescapé a dénoncé le traitement infligé aux survivants, "en les laissant trempés sur le bateau, et en ne leur donnant qu'un bout de pain"... "et même pas pour tout le monde", a renchéri un autre survivant Fares Ben Yahyaten, 21 ans, un chômeur à la recherche d'un emploi.
Ensuite, l'armée est intervenue et a ramené ce groupe d'hommes à la base militaire de Sfax (sud), "où ils nous ont offert de la nourriture et des couvertures mais où ils ont également pris nos empreintes (digitales), des photos et nous ont posé des questions sur des gardes côtes", déclare de son côté Aziz Bousetta, 26 ans, un autre survivant.
Au port de Zarziz, des gardes côtes ont affirmé à l'AFP que ce naufrage avait été provoqué par la vétusté du bateau, se refusant à donner d'autres commentaires.
"Nous voulons savoir pourquoi ce bateau tunisien a cassé en deux ce bateau. Nous voulons que les coupables soient jugés car des gens sont morts et nous voulons comprendre pourquoi ils ont fait ce qu'ils ont fait", déclare pour sa part Nabil Ragdal, frère d'une victime.
"Nous allons aller jusqu'au bout. Les responsables doivent être jugés, pour meurtres", ajoute-t-il en montrant une autorisation d'enterrement concernant son frère Lasaad, dont le corps a été retrouvé au large de Sfax.
Lasaad, selon son frère, voulait se rendre en France pour retrouver sa femme qu'il n'a pas vue depuis 2004. "Il n'était à bord de ce bateau qu'à cause du refus répété de l'ambassade de lui délivrer un visa, il ne voulait pas rester en Italie, il voulait aller en France", regrette Nabil.
Cette autorisation cite le président du poste frontalier de la garde nationale de Sfax, qui écrit que Lassad "est mort noyé" et annonce l'ouverture d'une enquête pour "meurtre prémédité".
Onze familles des victimes et des personnes portées disparues entendent déposer mardi une plainte contre les gardes côtes du bateau "Liberté 302".
Ashraf Beyahia, qui vient d'enterrer son frère, a déclaré pour sa part qu"il y avait un adolescent de 14 ans à bord du bateau", affirmant avec les autres survivants "qu'aucun criminel ne se trouvait à bord de leur bateau".