AGRIGENTE, 14/01/08 (Ecrit par Omeyya Seddik, FTCR) - Depuis le début de l'année, trois audiences ont eu lieu (le 7, le 10 et le14 janvier) où il s'est principalement agi d'examiner les rapports d'expertise des communications émises par le téléphone satellitaire qui était en possession des candidats à l'émigration naufragés et d'un téléphone cellulaire à partir du quel a été émis par l'un d'eux le message SOS vers les capitaineries des ports italien, tunisien et maltais. Les conversations du satellitaire s'étant avérées irrécupérables en raison del'absence de puce, l'examen s'est résumé à des conjectures autour desnuméros composés et des durées de communication. Pour ce qui est du cellulaire, la défense a demandé à plusieurs reprises comme pièces supplémentaires la transcription des conversations du cellulaire (disponibles sur support sonore) sans que cela soit accepté par la cour pour l'instant.
Cette dernière demande va être néanmoins réexaminée, comme le sera la demande de citation par la défense des deux mèdecin de MSF qui ont soignéles naufragés à leur arrivée à Lampedusa (ce qui avait été rejeté par le passé). Une autre citation de témoin à décharge a été acceptée : celle du naufragé (éthiopien) qui a émis les SOS. Ces derniers éléments (plutôt positifs) sont intervenus après que la cour aie tout fait pour clore le procès le 16 janvier, ce qui d'après les avocats ne présageait rien debon. Désormais, il n'est plus question de clore aussi vite, ce qui permet la prise en compte d'éléments à décharge supplémentaires. La prochaine audience aura lieu en fin de compte le 10 mars (après leretour de l'une des troi juges du Tribunal, sur le point d'accoucher).
Par ailleurs, le dix janvier, un bateau de pêche des Pouilles (Enza D.) appareillant au large de Lampedusa à proximité des lieux du naufrage du 8 août a rencontré une embarcation pneumatique en difficulté à bord de la quelle 60 migrants africains étaient en danger de noyade. L'un des migrant s'étant jeté à l'eau et ayant réussi à rejoindre l'Enza D. pour demander de l'aide a été repoussé par l'équipage de ce dernier qui s'est empressé de quitter le secteur. Il en est mort noyé et son cadavre est toujours l'objet de recherches. Les cinquante neuf autres migrants ont puêtre sauvés par la suite et ont pu témoigner. Le commandant de l'Enza D. (Mariano Ruggieri) est aujourd'hui en détention et inculpé par le parquet d'Agrigente pour homicide volontaire. Les avocats des sept Tunisiens, comme nombre d'observateurs italiens n'ont pas manqué de souligner le fait que cet évènement tragique est l'une des manifestations des conséquences des procès intentés suite à des sauvetages en mer par des pêcheurs ou des marins civils.
Enfin, le procès du Cap Anamur est encore en cours et pourrait du coup trouver une issue à peu prés en même temps que celui des sept tunisiens, ce qui donnerait une saison sous le signe des poursuites (et des verdicts) pour assistance à personnes en danger. Cela peut donner matière à desmobilisations conséquentes et à des possibilités importantes de médiatisation.
Pour la Fédération des Tunisiens pour une Citoyenneté des deux Rives, Omeyya Seddik
Lampedusa: arrêtés le pêcheurs qui sauvèrent 44 migrants naufragés