En août, selon des données des autorités italiennes, 190 personnes ont été renvoyées depuis le port de Bari, 17 depuis Brindisi, 153 depuis Ancona et 2 depuis Venise. Chaque année, des milliers de migrants sont renvoyés en Grèce de cette façon depuis l’Italie. Juste peu de dizaines de réfugiés arrive à demander l'asile en frontière. Ils viennent de l'Irak, de l'Afghanistan, de l'Iran, et ils s’embarquent sur les bacs des touristes en Grèce, à Patras et Igoumenitsa. Chaque jour la police n’en trouve une dizaine. Ils sont gardés à bord jusqu'à ce que le bac parte de nouveau vers la Grèce, où ils sont arrêtées.
« La police ne nous laisse pas rencontrer les migrants gardés à bord » - dit Lucrezia Sassanelli, opératrice de l'Ong « Cir » dans la frontière portuaire de Bari. Les dernières demandes d'asile qu'elle a recueilli c’étaient le 28 juillet. L'Ong n’a pas accès aux migrants gardés à bord des bacs. En août ils n’ont pas rencontré un des 120 Irakiens expulsés en Grèce. Le 9 avril 2007, depuis le port de Bari, 183 migrants ont été renvoyés dans une seule journée, dont 150 Irakiens. Alors Cir avait protesté et des parlementaires avait présenté une interrogation au gouvernement. Mais les données d'août prouvent que rien n'a changé.
Et une fois retourné en Grèce, qu’est-ce que lui arrive? Nous nous rappelons seulement que, pour incroyable qu’il puisse sembler, en Grèce il n’y a aucun réfugié Irakien, selon un récent rapport de l’Ue. Au contraire, la Grèce a signé un accord de réadmission avec la Turquie en 2001, et expulse des Irakiens en Turquie, comme récemment documenté par l'Organisation mondiale contre la torture. Et depuis la Turquie, en juillet, 135 Irakiens ont été rapatriés, selon l'Unhcr.
Environ deux millions d'Irakiens sont réfugiés en Syrie et en Jordanie. Seulement le 4% d'eux se trouve en Europe. Le Parlement européen, le 15 février 2007, a adopté une résolution sur l'Irak, dans la quelle a invité les Etats Membres a donner l'asile politique aux Irakiens, a interdit leurs expulsions, et a invité à ne pas procéder aux transferts de Dublin si le pays intéressé n'examine pas correctement les demandes d'asile des Irakiens.