BAMAKO, 2/10/07 - Les réalités de la migration irrégulière vers l’Europe sont telles que les migrants se retrouvent déconcertés en parcours, au-déla des risques et dangers physique, de conditionnalité de vie, les migrants sont confrontés aux arrestations, emprisonnements, et reconductions systématiques aux frontières de passage.
L’EUROPE tout entière se focalise sur le fait que nous, les migrants partons de nos pays parce que nous sommes pauvres,mais au fait ni la pauvreté, ni le manque de perspectives en sont les causes.L’occident aux yeux des Africains est le lieu ou tout ceux-ci veulent se rendre non pas pour y demeurer, mais pour renforcer et améliorer davantage les connaissances acquises en AFRIQUE ,car, ne pouvant le faire ici à cause du manque d’infrastructures, d’écoles appropriés, ou encore de professeurs, docteurs, scientifiques, historiens, et autres ….pouvant les aider à mieux servir leur continent.
Nous, migrants sommes des enfants de l’Afrique et fier de l’être, et sommes également comme tout autre jeune européen puisque, nous avons provoqué les mêmes douleurs à la naissance que tout autre enfant, nous avons la capacité d’être utile à la société tant Africaine que Européenne, nous sommes pas des malfaiteurs, mais de simple et dignes voyageurs. Pour regagner l’Europe, nous avons du vendre nos biens, laissés nos parents à la ruine, abandonné des êtres qui nous sont chères, avons connu la chaleur extrême du désert, la famine , la soif, des stress,reçu les bastonnades, avions été arnaqué, arrêtes et emprisonnés dans les cellules ,des camps de détentions ,certains des nôtres sont morts, que ce soit lors de la traversée du désert et de la méditerranée, des multiples refoulements ou pires encore dans les enclaves de CEUTA ET MELILLA . Tout ceci parce que nous voulions simplement que « PASSER »
Aujourd’hui, la majorité des nôtres arrêtés dans les pays du MAGHREB sont reconduits aux frontières du Mali dans les conditions dramatiques. Ils sont dépossédés de tous leurs biens et déposés à TINZAOUATINE dans le désert du sahara. Ceux qui parviennent à survivre et à atteindre Bamako exceptés les Maliens qui vont en famille vivent dans les rues, les auto gares, les marchés, les quartiers périphériques ou certains s’entassent à quinze( 15) ou à vingt( 20) dans les chambres de 4m2. Ces migrants sont sans papiers, livrés à eux-mêmes, n’ont aucun revenu, souffrent des troubles psychologiques et d’un déséquilibre moral, et tous vivent de la générosité de leurs connaissances.
Actuellement la ville de Bamako abrite plusieurs dizaines voire centaines de migrants bloqués dont majoritairement ceux de l’Afrique centrale : Camerounais, congolais, tchadiens, centrafricains, qui se sont réunis au sein d’une association légale dénommée A.R.A.CE.M (association des refoulés d’Afrique centrale au mali).
Nous migrants ayant subi toute sorte d’humiliations ne pouvons néanmoins pas retourner chez nous ,parce que premièrement étant « BLOQUE » dans des pays qui ne sont pas les nôtres ou nous avons été refoulé en bon nombre, et deuxièmement par « HONTE » car certains se sont endettés pour partir, vendus tous leurs biens ,et pour terminer ceux qui reviennent à la maison sans avoir réussi sont considérés comme maudits, ils sont rejetés par la famille, les amis, d’où la réussite est obligatoire même s’il faut sacrifier sa vie
Ecrite par Ntamag Elom Romeo et Zinahad Boukar Patrice, association ARACEM
Pour les contacter: aracemvie@yahoo.fr