13 December 2010

5 disparus dans le naufrage d’un kwassa au large de Mayotte

Linfo

PARIS - 13 décembre 2010 - Selon la chaîne de télévision publique Mayotte 1ère, une embarcation de type kwassa a fait naufrage ce samedi 11 décembre au large de Kani Kéli, dans le sud de l’île. Le bilan de cet accident fait état de 5 disparus et quelque 31 survivants.

La série noire continue dans les eaux mahoraises. Ce samedi aux alentours de 2 heures du matin, un kwassa transportant environ trente-six immigrants clandestins a sombré dans la zone maritime de Mayotte pour des raisons non encore élucidées. 31 passagers ont survécu à l’accident, tandis que cinq autres sont portés disparus.

Ce drame, malheureusement devenu un fait-divers banal dans l’archipel, intervient alors qu’un procès sur un fait similaire est actuellement en cours au parquet de Mamoudzou. Un procès dont le délibéré sera rendu le 9 février 2011.

Pour rappel, le 7 mars 2010, un kwassa en provenance d’Anjouan a chaviré au large de Kani Kéli en raison du mauvais temps. Bilan : 9 des 33 personnes qui se trouvaient à bord, dont 4 femmes et cinq enfants sont mortes noyées.

Quatre passeurs de kwassa, parmi les rescapés, sont aujourd’hui assignés en justice pour homicide involontaire. Lors de leur audience qui a eu lieu ce mercredi 8 décembre, les prévenus ont expliqué à la cour qu’ils ont choisi Kani Kéli comme point d’accostage puisque cet endroit, non couvert en radar, échappe à la vigilance de la PAF (Police de l’Air et des Frontières). Ce qui ne sera plus le cas à partir du premier semestre 2011 où le 4e radar de l’archipel y sera installé.

Depuis l’instauration du visa Balladur le 18 janvier 1995, plus de 7 000 clandestins, essentiellement comoriens, ont péri pendant la traversée entre l’île comorienne d’Anjouan et l’île française de Mayotte.

Lors de sa visite à Mayotte le 18 janvier 2010, le président français Nicolas Sarkozy avait imputé la pleine responsabilité de ces naufrages mortels aux passeurs de kwassas-kwassas.

" Les filières qui organisent la traversée maritime des migrants clandestins sur les kwassas-kwassas sont directement responsables de plusieurs morts déplorés tous les ans ", avait-il déclaré.

De son côté, le gouvernement comorien renvoie carrément la balle à la France. " Je tiens à souligner ici que l’imposition de ce visa en 1995, a des conséquences humainement dramatiques. Elle fait du bras de mer d’environ 70 km séparant Anjouan de l’ile sœur de Mayotte, le plus grand cimetière marin au monde, avec près de sept mille morts déjà comptabilisés ", avait déclaré le président comorien Ahmed Abdallah Mohamed Sambi lors de son allocution à la tribune des Nations Unies, le 24 septembre dernier.