Neuf enfants. "Regarder les corps des enfants flottant autour du bateau a été vraiment déchirant. Les gens à bord ressemblaient aux fantômes. Ils étaient en conditions incroyables. Ils n'avait pas la force de parler, ni de crier ou de demander l'aide ». Vincenzo Nardulli - capitaine du bateau de pêche "Saverio Ciglia" - se rappelle de cette façon la scène de l'albe de dimanche 30 juillet, quand a secouru 40 milles au large de Malte un petite embarcation portante des migrants, provenant de la Libie. Le bateau était à la dérive depuis 6 jours. Sous un soleil brûlant, sans eau ni nourriture, 17 personnes sont mortes. Entre eux 8 enfants, un bébé et 5 femmes. Quatre des enfants étaient des frères. Ils sont morts avec leur mère. Le seul survivant de la famille est le fils plus grand, agé de 16 ans. Tous le corps ont été jetés en mer par les 13 survivants. Peu d'heures après, à l'après-midi de ce même dimanche est mort à l'hôpital de Palerme, où il avait été hospitalisé en coma, un des survivants de la tragédie du 29 juillet, quand à 130 kilomètres au large de l'île de Lampedusa avait été sauvé un bateau allant à la dérive de 20 jours après un échec de moteur. Vingt jours de chaleur et de soif, qui ont tué 13 des passagers. Leurs corps ont été jetés dans l'eau par les 14 survivants.
Triste épilogue d'un mois damné. Du 1er jusqu'au 31 juillet au moins 97 personnes sont mortes sur l'itinéraire entre la Libye et l'Italie et entre le Maroc et les îles Canaries, en Espagne. Entre eux 58 personnes sont portées disparues. L'augmentation des victimes - en juin elles avaient été 38 et 90 en mai (mais 44 personnes etaient mortes dans un incident de rue) - est lié à l'augmentation des débarquements, à cause de la bonne saison d'été. Dans le 15 derniers jours de juillet environ 2.000 personnes sont arrivé à Lampedusa: 9.500 débarqués depuis le début de l'année, 2.000 davantage que pendant la même période en 2005. La même augmentation s'est produite dans les îles Canaries, où dans les 6 premiers mois du 2005 ont débarquées 11.155 personnes, davantage que le double par rapport aux 4.751 arrivées pendant tout le 2005.
Et au large des îles Canaries 14 migrants ont perdu leur vie en juillet, entre eux un bébé. Autres 21 personnes sont mortes et 9 sont portées disparues après le naufrage du 4 juillet au large de Laayoun, au Maroc. 3 autres migrants sont morts dans l'enclave espagnole de Melilla au Maroc traversant la barrière (alambrada) de la frontière. Aussi les eaux tunisiennes ont étées témoines de l' énième tragédie. Quand, le 26 juillet, au large de Mahdia un bateau parti de Zuwarah, en Libye, a été sauvé, c'etait déjà trop tard: 17 des 25 migrants étaient morts.
Deux jours avant, en Sicile, ils avait étés retrouvés près de l'embouchure de Dirillo, le long de la côte de Gela, les corps de 2 hommes noyés. En mer, à 200 mètres du rivage, le corps de la troisième victime flottait sur l'eau: une femme marocaine agée de 24 ans. Dans son sac ont été trouvés une lettre à la personne qu'elle allaient atteindre en Italie, quelques photos, et un billet avec trois numéros de téléphone. La soeur, qui habite et travaille en Italie, à Modène, l'a identifiée. Pour elle maintenant il commencera probablement l'odyssée de rapatriement: bureaucratie et frais. La même odyssée qui tiens encore bloqués à Gela les corps de trois erythréens noyés il y a un an - le 11 septembre de 2005 -: 12.450 euro les sépare de leurs familles.
Si les chiffres sont indiscutables. Depuis 1988, selon la revue de presse Fortress Europe, nous savons avec certitude que le long des frontières européenes 4.973 personnes sont mortes, dont 1.593 portées disparues. De plus un document de la Police espagnole du mars 2006 parl de 1.200 disparues entre la Mauritanie e les îles Canaries à novembre et decembre 2005.
Une tragédie qui aujourd'hui se concentrée principalement sur les routes non autorisées de la Libye et de la Tunisie à l’Italie et à Malte (1.769 morts dont 976 disparus); du Maroc, de l’Algérie et de la Mauritanie à l’Espagne (1.039 morts dont 234 disparus); et de la Turquie à la Grèce ( 396 morts dont 164 disparus).
Cachés dans les camions 227 migrants sont morts et autres 134 ont perdus la vie voyageant cachés dans la cale ou dans les containers des navires marchands. En outre 19 personnes sont mortes sous le feu de la police espagnole et marocaine le long de la frontière des Ceuta et Melilla et au moins autres 9 ont étées tuées par la police turque et yugoslave. En Libye 560 personnes ont été tuées dans un assaut contre les migrants à Zawiyah, au nord-ouest du Pays, en septembre 2000. Au moins 133 personnes sont mortes de déshydratation en essayant de traverser le Sahara vers la Libye et au moins 34 autres sont mortes d'hypothermie en tentant de franchir la frontière dans les montagnes de Turquie, Grèce, Italie et Slovaquie, auxquels s’ajoute la disparition de 51 personnes noyées dans les fleuves marquant la frontière entre la Croatie et la Bosnie; la Turquie et la Grèce; la Slovaquie et l'Autriche; la Slovénie et l'Italie. Les champs de mines de la frontière gréco-turque ont tué 86 personnes.