02 April 2007

Mars 2007

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22 victimes de l’immigration clandestine vers l'UE en mars 2007; 18 entre la Turquie et la Grèce et 4 aux îles Canaries. Au large du Yemen noyés au moins 100 africains en fuite de la Somalie. Entre-temps en Libye continuent les arrestations et les déportations, et Frontex prépare 30 nouvelles opérations pour les mois prochains

ROME – Pendant le mois de Mars 2007 au moins 22 personnes sont mortes en voyageant clandestinement vers l'UE. 18 entre la Turquie et la Grèce et 4 aux îles Canaries, en Espagne. Et au moins 100 personnes sont mortes dans le Golfe d'Aden, quand les contrebandiers les ont forcés de se jeter dans la mers orageuse pour fuire plus rapidement possible des forces de sécurité yéménites. Entre-temps les arrestations et les déportations collectives continuent en Libye, et Frontex prépare 30 nouvelles opérations pour les mois prochains. Selon Fortress Europe, depuis 1988 les victimes de l’immigration clandestine vers l'UE sont au moins 8.175. Et au moins autres 1.000 - 1.500 sont les victimes du Golfe d'Aden, entre la Somalie et le Yémen.

Effets collatéraux. Tenerife, 8 mars 2007. L'intervention de Salvamento a empêché l’énième tragédie au large de l'archipel espagnol. Loin le long de l'horizon d'une mer orageuse, 49 jeunes se serrent aux bords d’un cayucos à cheval sur de vagues hautes sept mètres, 35 kilomètres aux sud de l'île. Enfin tous sont sauvés, mais 3 personnes à bord sont déjà mortes depuis quelques jours. Le voyage dure depuis 7 nuits. Le groupe est parti de Nouadhibou, en Mauritanie, le 1 mars. Un homme est mort après les premiers jours de navigation. Son corps a été abandonné en mer. Les trois autres peu après, sans eau ni nourriture à bord. Les approvisionnements n'étaient pas suffisants. Car le capitaine n'avait pas prévu les patrouilles de Frontex.

Les plans de Frontex. Le 15 février 2007 Frontex, l'agence européenne pour la gestion de la coopération opérationnelle aux frontières externes, a commencé une nouvelle patrouille aéro-naval au large des îles Canaries. Hera III. Espagne, France, Luxembourg, Portugal, Allemagne et Italie y participent. Objectif: décourager l’émigration clandestine, rejetant les pirogues en mer. Afin d'éviter les patrouilles européens, les bateaux de migrants naviguent de plus en plus au large le long de route toujours plus longs. Le résultat - écrit El Dia - est que «les passagers arrivent dans de plus mauvaises conditions, si non mort». Les Gardes-côtes italiens, déjà engagés dans la précédente mission de Frontex, l'avaient déjà dénoncé. Étudiant les systèmes de navigation trouvés à bord des bateau, ils avaient démontré comment les migrants partent plus au sud et naviguent jusqu'à 300 milles au large de la côte sénégalaise, le long des routes bien plus dangereuses. Mais la stratégie de l'UE ne va pas changer. Pendant 2007 Frontex dépensera 34 millions d'euro, comptant sur 19 avions, 24 hélicoptères et 107 bateaux mis à disposition par les Etats Membres. Dans le prochains mois – a dit le directeur de l'agence, Ilkka Laitinen - seront lancées 30 opérations de patrouilles des frontières, dont 3 au large des îles Canaries. L'objectif semble être la création d'un système permanent de patrouille de la Méditerranéen.

Nettoyage spécial. Le 11 mars, 8 egyptiens ont été arrêtés à Annaba, en Algérie, en train de partir sur un zodiaque vers l'île de la Sardaigne. Quatre jours avant, 32 algériens étaient arrêtés par la police italienne à Porto Pino, en Sardaigne. Et la nuit du 6 mars 113 personnes sont arrivées à l’île de Lampedusa, en Sicile. Mais en attendant la Libye a commencé à nettoyer la cour italienne. Entre le 15 et le 28 février, 1.067 jeunes de plusieurs nationalités ont été arrêtés entre Tripoli et Zuwarah et autres 1.299 ont été expulsés dans la même période. À partir de septembre au moins 9.635 personnes ont été expulsées de Tripoli. Du 1 mars, la Libye demande aussi aux Africains un visa pour rentrer. Qaddafi a donné un ultimatum aux harrag, les migrants clandestins. Les chiffres des arrestations et des déportations sont claires. La chasse aux migrants est ouverte et ça donne de sérieuses préoccupations, particulièrement à la lumière de rapports sur le conditions des prisons libyennes, déjà dénoncée par l'UE, Human Rights Watch et Afvic. Rapports qui parlent des tortures, arrestation arbitraires et déportations collectives, même en plein désert. Mais le fin justifie les moyens. L'Italie et l'Europe, dans la comptabilité de débarquement, ne peuvent que approuver les résultats de Tripoli. Pour les harrag africains, poursuivis dans les quartiers populaires des villes côtières
entre Misratah et Zuwarah, il ne reste que la dernière carte à jouer: se jeter dans la mer, à tout prix, à tous les risques.

Un cimetière appelé Egée. Le 17 mars la garde côtière grecque a retrouvé les corps de 7 personnes sur les plages de l'île égéenne orientale de Samos, entre eux une enfante âgée de 10 ans. Quatre autres personnes sont portées disparues. Le bateau a coulé pendant un orage. De Kusadasi, en Turquie, ils ne partent que avec la mer orageuse, afin d'éviter les patrouilles grecques. Au moins 62 personnes se sont noyées le long ces routes pendant les trois derniers mois. Le 2007 est la pir des année pour la mer Égée. En 2006 les victimes avaient étés 73, et elles avaient étés 98 pendant 2005. Depuis 1996 au moins 514 personnes ont perdu leurs vies ici, dont 252 sont portés disparues.

Fabriqué en Turquie. Dix jours après, le 28 mars, sept personnes sont mortes congelées sur les montagnes enneigées de Van, le long de la frontière Turc-Iranienne, en essayant de franchir la frontière à pied. Ici, chaque année, milliers d'Afghans, Iraniens et Irakiens entrent en Turquie, à travers les forêts neigeuses, à pied comme à cheval, conduites par les guides Kurdes. L'Irak, l'Iran, et la Syrie, sont les portes d'accès sur la Turquie. Le billet pour la Grèce on l’achète à Istanbul. Via terre, cachée dans les camions dirigés vers Alexandroupolis et Orestias. Ou via mer, vers les îles de Samos, de Lesvos et de Hios. La Grèce est seulement une étape intermédiaire. Le but est plus au nord. L'Italie, la Norvège, l'Allemagne, ou la France, et par cette dernière l’Angleterre, après une période cachés dans les forêts de Calais, poursuivis pendant des mois par la Gendarmerie française, en attendant de se cacher sur les camions prêts à s'embarquer pour Dover, de l'autre côté de la Manche.

Athènes ne reste pas à regarder. Pendant les premiers neuf mois du 2006, les autorités grecques ont arrêté plus de 23.000 étrangers sans permis de séjour. Et entre 2003 et 2006 - selon le gouvernement turc – les Gardes-côtes grecs ont rejetées et abandonnées en mer, dans les eaux territoriales turques, au moins 5.800 des environ 22.000 personnes débarquées dans les îles égéennes dans la même période. La majorité étaient Somaliens, Irakiens et Afghans. Partis depuis des pays en guerre pour chercher l'asile politique en Europe, personne ne les a laissés présenter une demande d’asile, même si peut-être il ne serait pas servit à grandes choses. En 2005 la Grèce a donné l'asile seulement à 88 des 4.624 demandeurs, juste le 1.9%, un des plus bas niveau de protection dans le monde.
D’ailleurs la situation en Turquie n'est pas meilleure. En février, les migrants détenus dans le camp d’Edirne - près de la frontière grecque, au nord – ont incendié, pour trois fois, en signe de protestation, le centre où ils sont détenus arbitrairement depuis plusieurs mois. Un vidéo de la révolte a été publié sur Youtube.

Entre-temps en Somalie. Peut-être certains des 450 Somaliens partis de Bosasso le 26 mars s'échappant de la guerre, étaient dirigés en Turquie et de là en l'Europe. Mais pour beaucoup d'entre eux le voyage est devenu une tragédie. Les contrebandiers ont forcé les passagers de se jeter dans la mer orageuses, pour fuire plus rapidement possible par les forces de sécurité yéménites. Des données officielles des Nations Unies parlent de 29 morts et 71 disparus. C'est le dernier acte de la tragédie somalienne. À partir de janvier 2006 le Yémen a reçu plus de 30.000 réfugiés de la Somalie et de l’Ethiopie. Les victimes de la traversée du Golfe d'Aden - 250 kilomètres de Bossasso, 16 km de Djibuti - auraient étés au moins 800 pendant 2006, selon l'ONU, dont 300 disparus. Mais au fond du Golfe repose les corps d’au moins 360 autres jeunes, noyés entre 1998 et 2002, selon les peu des nouvelles dans la presse.