03 October 2009

En Italie depuis 29 ans, maintenant il risque l’expulsion

Lorsque les Bleues de Bearzot ont remporté la Coupe du Monde de 1982 en Espagne, Z. Jacob vivait en Italie déjà depuis deux ans. Il y était arrivé à 19 ans, en 1980, de Cameroun. Ces dernières années, à Rome il travaillait dans un bar, le Jogodo, dans le quartier de Torrespaccata. Tout au noir, parce qu'il n’avait pas son permis de séjour. Il avait expiré pendant la longue convalescence suite à un grave accident de voiture dont il porte encore les cicatrices sur son crâne. À Rome il avait aussi un entrepôt d'instruments de musique. Il les louait pour les fêtes et les concerts pour gagner sa vie. Et il avait même une association culturelle, enregistrée au nom de sa femme, l'association « Black and white ». Oui, sa femme. Car, après 29 ans en Italie il a toute une vie dans ce beau pays.

Jacob a une femme et un enfant de 10 ans, à qui sa mère n'a toujours pas expliqué où est allé son père depuis que la police l'a arrêté, le 31 août, pour un simple contrôle de papiers. Jacob est emprisonné depuis 29 jours dans le centre d'identification et l'expulsion de Ponte Galeria, à Rome, et risque maintenant l’expulsion. Surtout il le craint pour le destin de sa famille.

Il y a un autre détail tragicomique. Le 18 avril 2009, quatre mois avant avoir été arrêté par la police et emmené au Cie pour être expulsé, Monsieur Jacob avait participé à Frascati à une journée d'études des droits de l'homme, intitulée « Des prisonniers de guerre aux nouveaux privés de liberté ». Il me montre son attestation de participation. Il y a son nom. Devinez ? La Croix-Rouge italienne organisait cette rencontre. Les mêmes personnes qui organisent maintenant la façon dont il est privé de sa liberté, au sein du centre d'identification et d'expulsion de Ponte Galeria, où il a déjà passé 33 jours et où il risque d'être rapatrié dès que possible.

traduit par Veronic Algeri