06 October 2009

Edward et le jeu de ping-pong entre l'Italie et le Ghana

Un par un. C'est un étrange jeu de ping-pong celui qui se joue ces derniers mois entre le Ghana et l'Italie. Parce que ce qui rebondit d'un champ à l'autre ce n’est pas une balle mais un homme : A. Edward, d'abord expulsé d'Italie vers le Ghana. Et puis du Ghana en Italie, en attendant le prochain mouvement. A. Edward, un résident de Valle Martella, un village situé dans la municipalité de Zagarolo, dans la province de Rome, en Italie, a été arrêté le 18 juin dernier. La police est allée le chercher à son domicile, et le trouvant en situation irrégulière l’a conduit au CIE de Ponte Galeria, le centre d’identification et d’expulsion de Rome. Il y est désormais depuis 110 jours.

A. Edward travaillait dans une laiterie de Monterotondo, qui a été fermé le 3 août pour fraude commerciale et infractions liées au manque d'hygiène. Il vit en Italie depuis 18 ans. Il a eu son permis de séjour quand il était à Caserte avec les opérations de régularisation massives de 2002. Il prétend être citoyen du Ghana, même si la police affirme qu’il a la double nationalité, ghanéenne et nigériane. Le fait est que le 17 septembre dernier quand il prit l'avion direct à Accra, au Ghana, escorté par deux policiers italiens, la police des frontières à l'aéroport du Ghana l’a renvoyé à l'expéditeur, en Italie, dans l’avion suivant. Et ce bien qu’il ait été identifié comme citoyen ghanéen à l’ambassade du Ghana de Rome.

Et maintenant que se passe-t-il? La police tente sa chance avec le Nigéria, en espérant le renvoyer à Lagos. Mais le fonctionnaire de l’ambassade nigériane qui l'a vu lui a dit clairement: « Vous n'êtes pas nigérian ». En effet, le vol charter direct au Nigéria il y a deux semaines est parti sans qu’il monte à bord. La chose la plus probable est que, une fois conclus ses deux mois de détention, il soit relâché. Pas exactement, remis en clandestinité. C’est ce qui se passe en Italie: tu peux ne pas avoir les conditions nécessaires pour séjourner dans ce pays, mais même pas celles pour être expulsé.

traduit par Veronic Algeri