02 June 2007

Mai 2007

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135 victimes de l’immigration clandestine dans un mois: 111 dans le Canal de Sicile, 13 dans le détroit de Gibraltar et 11 le long des routes pour les îles Canaries, en Espagne. Baisse le nombre des débarquement: moins 50% à Lampedusa, en Italie, et moins 67% aux Canaries. Prête a partir au large de Malte, en juillet, la patrouille de l'agence frontalière de l'Ue, Frontex. Tous les migrants interceptés seront renvoyés en Libye. Mais de la Libye ils n’arrivent pas de bonnes nouvelles: 400 demandeurs d'asile sont détenus depuis 6 mois dans une prison à Misratah et risquent la déportation en Erythrée et en Ethiopie. Entre eux il y a 50 femmes et 7 enfants. Selon la revue de presse de Fortress Europe, récemment mise à jour, au moins 8.995 personnes sont mortes le long les route de l’immigration clandestine depuis 1988, dont 3.087 portés disparus.

Naufrages fantômes. Zarzis, Tunisie méridionale. C’est le 25 mai et un pêcheur trouve parmi les poissons dans les filets, le corps d’un homme noyé. Il s’agit de la dernière victime d'un des nombreux naufrages fantômes. Seulement la mer pourrait raconter ses secrets. Selon Fortress Europe, au moins 2.044 migrants se sont noyés dans le Canal de Sicile pendant les dernières dix années, dont 111 seulement pendant le dernier mois. Mais personne connaît réellement ce qui passe en mer ouverte. Une semaine avant, le 18 mai, un bateau chavirait en mer orageuse, 75 milles au large de Malte: 28 morts, dont 3 enfants. Le seul survivant, un jeune ivoirien âgé de 21 ans, était pris à bord par un pêcheur, après 10 heures en mer, luttant pour se garder à flot.

«Nous risquions de perdre notre thons». Dimanche 28 mai, 27 jeunes nigériens et rwandais, secourus par un navire de la Marine italienne le jour avant, après qu'ils avaient passé presque 24 heures accrochés à la passerelle circulaire d’une cage à thons maltaise (Budafel), arrivent finalement à Lampedusa. Malte et la Libye décalaient le problème l'une sur l'autre, et le bateau avait refusé de les prendre à bord. «Nous risquions de perdre nos thons» a dit le propriétaire du Budafel, Charles Azzopardi. Quelques heures plus tard, La Valletta refuse aussi d’accueillir les 27 naufragés sauvés par un chalutier espagnol 87 milles au large de l'île, puis obligé de se diriger vers l'Espagne. Malta n’accepte pas le naufragés repêches dans les eaux libyennes. Au moins il prend les 25 somaliens sauvés par le bateau de pêche italien Esaco le 30 mai. Mais, dix jours plus tard, Malte ne donne pas l’autorisation à débarquer au navire de la Marine française «La Motte Picquet», qui vient de repêcher les corps flottants de 21 africains noyés. La valeur de la vie ne semble pas être la même pour chacun. E ça c’était déjà clair le 21 mai.

La honte de Malte. Il est 9.30 et l'un des Erythréens à bord d'un bateau de dix mètres parti de la Libye, appelle Lepten, une femme érythréenne vivant à Bologne. Le moteur est tombé en panne, le bateau prend de l’eau, et le capitaine est malade, il continue a vomir. Pour un couple des heures un avion de reconnaissance de l’armée maltaise tourne sur leurs têtes, 88 milles à sud de Malte. Puis il disparais. D'autres appels donne l'alarme en Angleterre, Genova et à Bergame. À bord il y a 57 passagers, dont six enfants. À 14.30 les téléphones arrêtent de sonner. L'avion, retourné à La Valletta afin de charger le carburant, revient dans le secteur à 16.00. Deux heures plus tard, un navire maltais l'atteint. Mais parmi les vagues de la mer orageuse, il n'y a plus de trace du bateau. L'arrivée des secours a pris plus de 10 heures. Trop. Les recherches continuent pendant des jours, avec la participation d'un bateau de la Marine italienne. Rien à faire. Une intervention plus rapide aurait pu éviter une si grande tragédie.

Baisse des arrivées, pas des décès. Pendant les premiers cinq mois du 2007, au moins 131 migrants sont morts dans le Canal de Sicile, et 35 se sont noyés le long les routes pour la Sardaigne. Ça fait 166 victimes. Ils avait étés 286 pendant tout le 2006. Les bateau continuent à arriver, mais le nombre diminuent. Depuis janvier jusqu’au 14 mai 2007, seulement 3.022 personnes ont débarqué en Italie. Un tiers moins des 4.165 arrivés dans la même période en 2006. Les débarquements à Lampedusa se sont réduit de la moitié (1.855 contre 4.021), alors que le nombre de personnes se dirigeant en Sardaigne (253), et en Calabre (529) ont augmenté. Ils s’agit de donnés officielles, présentées par le ministre des rapports avec le Parlement, Vannino Chiti, qui a dit que l’Italie a «une collaboration étroite avec la Libye dans le contraste de l'immigration clandestine». Le ministre a peut-être oublié les effets collatéraux de cette collaboration: arrestations arbitraires, détention sans jugement, tortures et déportations de masse, même en plein désert, comme déjà dénoncées par Human Rights Watch et Afvic.

Jusqu'à quel prix? Fortress Europe l'avait déjà dénoncé en décembre 2006: plus de 400 Erythréens et Éthiopiens détenus en Libye a risque de déportation. La nouvelle a étée confirmée par un fonctionnaire libyen de haut niveau, qui déclare, demandant l'anonymat, que les 400 migrants sont encore détenus dans des «conditions inquiétantes », dans un centre de détention à Misratah. «Ils ont été interceptés en mer par les Gardes côtes libyens et arrêtés. Il y a trois réfugiés politiques identifiés par le Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés (Unhcr). Et il y a aussi 50 femmes et 7 enfants, âgés entre peu de mois et 7 ans». Ils sont détenus depuis 6 mois, sans aucun procès, dans une prison où des abus et des tortures sont régulièrement pratiqués, comme dénoncent les rapports de Human Rights Watch et de Afvic, et comme confirme le livre récemment publié par Gabriele Del Grande, «Mamadou va a morire». «Tôt ou tard ils seront transférés à Kufrah et expulsés à la frontière, dans le désert», conclut le fonctionnaire. Depuis septembre 2006, la Libye a expulsé au moins 12.000 migrants, selon les peu de nouvelles officielles connues. Arrêté en mer, comme les 400 de Misratah, au milieu du désert ou dans les rafles dans les quartiers noirs de Tripoli, de Benghazi et de Zuwarah.

Nautilus II. La prochaine opération de Frontex au Canal de Sicile, appelée Nautilus II, sera conduite par Malte et la Grèce, prendra 5 semaines et commencera vers la fin de juine. Malte et la Grèce ont déjà été dénoncées plusieurs fois par Amnesty International pour la violation du droit d'asile. En 2002, Malta expulsa à Asmara 224 demandeurs d'asile d'Erythréen, jusqu'aujourd’hui détenus dans une prison spéciale sur l'île de Dahlak Kebir. Et les Gardes côtes grecs, en septembre 2006, ont fait noyer 8 personnes, les jetant dans la mer, le long des côtes turques de Karaburun. Ces deux pays seront chargés de garantir le respect des droits de l'homme dans une opération ayant pour objective le repoussement des bateaux des migrants vers les ports de départ, en Libye. «Une fois de retour en Libye, eux-tous seront arrêtés et expulsés», dit le fonctionnaire écouté par Fortress Europe. Ils seront détenus pendant plusieurs mois dans des prisons où abus et tortures contre les migrants sont documentés depuis longtemps, afin d’être expulsés, même si demandeurs d'asile politique. Depuis plusieurs années Tripoli expulse les migrants vers pays comme le Soudan et l'Erythrée, en 2004 aussi sur deux vols financés par l'Italie. L'Union européenne n'a pas des siège en Libye. Qui va donc protéger les droits des migrants rejetés à Tripoli par Frontex? Pourtant l'Ue connaît bien le contexte libyen. En fait les premières accuses au pays de Qaddafi des abus contre les migrants, venaient d'un rapport de l'Ue daté décembre 2004.

Moins de pirogues. Madrid craint l'invasion, et ainsi l’Espagne a trouvé l'argent pour bâtir un nouveau centre de détention pour les immigrés à Almeria, et pour envoyer un avion au Cap Vert et un autre en Mauritanie, où ils sont encore détenus, 100 jours après leur arrestation, 23 des 300 passagers asiatiques du Marine I, le bateau intercepté en février au large de Nouadhibou. Mais les données officielles montre une autre réalité. Du premier janvier au 15 mai 2007, seulement 3.012 migrants ont débarqué aux îles Canaries, dont au moins 750 ont déjà été rapatriés au Sénégal et au Maroc. Un tiers des 9.239 qui avaient débarqué dans la même période en 2006. Et en Andalusia, le long des côtes méridionales espagnoles, les arrivées ont baissées du 45% dans les premiers quatre mois du 2007. De toute façons les gens continuent à mourir. Huit hommes sont portés disparus au large de Boujdour, dans les eaux du Sahara occidental. Et autres trois ont été trouvés morts à bord d'une pirogue naufragée au large de Lompoul, au Sénégal. Et il n'est pas encore clair combien d'autres passagers étaient à bord du bateau, qui normalement peut porter jusqu’à 100 personnes. Enfin 13 marocains, âgés entre 20 et 23 ans, se sont noyés dans le détroit de Gibraltar. Ils étaient partis depuis Temesmen, près de Nador, au Maroc. Seulement trois personnes ont été sauvées par la Guardia Civil. Huit d'entre eux venaient de Hay Nilo, un village de la région d'Oujda, le long de la frontière marocaine avec l'Algérie, où entre-temps les forces armées marocaines continuent à expulser des centaines de jeunes sub-sahariens arrêtés à Casablanca, Nador, Tanger et Rabat.

Pas d’asile, merci. Après les 450 sub-sahariens expulsés du Maroc en Algérie en décembre 2006, dans les premiers quatre mois de l'année 389 migrants ont déjà été arrêtés à Nador et abandonnés à la frontière de Oujda, où ont étés aussi ramenés, seulement en mai, presque 200 personnes arrêtées le long des côtes entre Dakhla et Tarfaya, au Sahara, se dirigeant vers les Canaries. Entre eux il y a toujours quelque réfugiés. Et cinquante réfugiés et demandeurs d'asile ont organisé un sit in à Rabat, devant la siège de l’Unhcr, demandant le respect de leurs droits. Les réfugiés au Maroc ne sont que 600. À la fin, le sit in a été dispersé par l'intervention de la police, appelée par l'Unhcr. Le droit d'asile est en danger et pas seulement au Maroc, et pas seulement en Afrique. En Iran, par exemple, des milliers d'Afghans sont en train d’être rapatriés vers un pays encore en guerre. À Calais, les migrants cachés dans la forêt autour du port français sur la Manche sont toujours attaqués par la gendarmerie. Et enfin au Royaume-Uni, les rapatriements des demandeurs d'asile kurdes irakiens continuent, comme si l'Irak était sûr.